Pour obtenir un crédit immobilier dans le but de financer une acquisition, il est d’usage pour les banques de prendre en compte les revenus et le reste à vivre. Des habitudes qui ont partiellement évolué avec le conflit ukrainien et la hausse des prix qui en découle. Habiter loin de son lieu de travail peut, par exemple, coûter plus cher aux emprunteurs, voire occasionner un refus de financement. Explications.
Le salaire n’est plus le seul paramètre pris en compte pour un crédit immobilier
Depuis le début de l’année, l’inflation n’a eu de cesse de s’affirmer : 2,9 % sur un an en janvier, 3,6 % en février et 4,5 % en mars. Contrairement aux prévisions initiales, ce phénomène devrait perdurer, non pas jusqu’en juin, mais jusqu’à la fin de l’année 2022.
Car depuis les premières estimations, le conflit en Ukraine a redistribué les cartes, engendrant une hausse des coûts des matières premières, de l’énergie et des matériaux. En conséquence de quoi, le prix des produits de grande consommation, de même que ceux de l’essence, ont augmenté. Sans parler des prix de l’immobilier qui continuent également de grimper, ce malgré la crise sanitaire.
Dans ce contexte, les banques semblent plus attentives à d’autres paramètres que les revenus au moment d’étudier les dossiers de demande de crédits immobiliers. Les courtiers sondés constatent ainsi une attention accrue des banques à la distance entre le domicile et le lieu de travail.
Nouveaux critères de financement : la performance énergétique et la distance domicile/travail
Pourquoi ce nouveau paramètre ? Tout simplement car avec l’augmentation du coût de l’essence, résider à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail peut occasionner des frais élevés, voire impliquer l’achat d’un second véhicule. Une situation qui a même donné lieu à des refus de financement.
Conformément aux nouvelles règles du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière), le taux d’endettement maximal est fixé à 35 %. Mais afin de se prémunir contre les risques, et pour garantir un reste à vivre satisfaisant à leurs clients, certaines banques limitent ce taux à 30 %, pénalisant ainsi les primo-accédants, les seniors et les investisseurs. Preuve que la hausse du coût de la vie est un nouveau critère qui est pris en compte par les établissements financiers.
1 700 €/t
Alors que les prix des matières premières et des matériaux augmentent eux aussi, acheter un bien vétuste, qui nécessite d’importants travaux ou une passoire thermique (DPE, E, F ou G), peut également représenter un frein pour obtenir un financement. Les banques sont plus attentives qu’avant à la performance énergétique des logements et 60 % d’entre elles à la vétusté.