Depuis le début de l’année, la part des renégociations dans la production de crédit immobilier a grimpé en flèche. En juin, elle a même doublé par rapport à l’année 2019. Cette tendance s’explique par les deux mois de confinement qui ont permis à de nombreux propriétaires de prendre le temps de refaire les calculs, et par les taux bas qui se maintiennent. Mais tous les emprunteurs ont-ils intérêt à renégocier ? Faisons le point.
Entre janvier et juin 2020, 15 nouveaux crédits accordés sur 100 sont des renégociations
+53 % de renégociations de crédits immobiliers en juin 2020 par rapport au mois de juin 2019. Si ce chiffre peut sembler important, il reflète pourtant la tendance depuis le début de l’année et notamment depuis le confinement imposé aux Français entre le 17 mars et le 18 mai, pour endiguer l’épidémie de coronavirus.
Avec 50 % d’augmentation entre le 1er semestre 2020 et le 1er semestre 2019, les renégociations de prêts représentent désormais 15 % des nouveaux crédits accordés par les banques, contre 7 % il y a un an.
Alors que les taux des crédits ont légèrement grimpé en mars-avril, ils se maintiennent à des niveaux très bas et baissent même de nouveau en juin et juillet (1,29 % en moyenne, toutes durées confondues). En cause également, la période de confinement qui a été propice à la réflexion pour la plupart des ménages. Ainsi, de nombreux emprunteurs ont décidé de renégocier leur prêt immobilier en 2020. Il faut dire que pendant le confinement, les nouveaux crédits accordés (hors renégociation) ont été limités, les banques privilégiant les dossiers en cours et les crédits aux entreprises.
Renégocier son crédit immobilier durant les 5 ou 6 premières années
Mais tous les emprunteurs ont-ils intérêt à renégocier leur dossier avec leur banque ? Pas forcément. Il faut avant tout calculer la différence entre le taux initial et le taux qu’il est possible d’obtenir en renégociant. Il faut ensuite comparer et trouver l’économie la plus intéressante obtenue, en fonction de l’option choisie : réduction du montant des mensualités ou de la durée totale du prêt.
Reste qu’à l’image des conditions d’octroi des crédits immobiliers qui se sont durcies, les banques se montrent également plus sélectives en ce qui concerne les renégociations et les profils des demandeurs.
La renégociation d’un crédit immobilier n’est ni un dû, ni une obligation. Elle doit faire l’objet d’une discussion avec la banque qui est en droit de refuser. Il faut pour cela comparer les offres et la concurrence.
Pour qu’une renégociation soit intéressante, il faut que la différence entre le taux initial et le nouveau taux souhaité soit au moins de 0,8 à 1 point. Cet écart permet de couvrir les frais de remboursement anticipé. En outre, il est conseillé de renégocier son prêt durant les premières années, au moment où sont remboursés les intérêts.