Le confinement imposé par le Gouvernement aux Français le 17 mars dernier a demandé aux particuliers comme aux professionnels de s’adapter. Une situation qui a eu pour conséquences une hausse des taux des crédits immobiliers et un durcissement des conditions d’octroi. Mais selon la Banque de France, c’est le résultat d’un grand nombre de renégociations. Vers une accalmie en juillet ?
Après le durcissement des conditions d’octroi, la hausse des taux
Si le phénomène était déjà présent avant l’épidémie de coronavirus en France, la hausse des taux des crédits immobilier s’est accélérée durant le confinement. Une situation qui inquiète les professionnels de l’immobilier tels que les courtiers et les agents immobiliers qui constatent une hausse du nombre de dossiers de financement rejetés.
Il faut dire que les ménages modestes et les primo-accédants connaissaient déjà certaines restrictions depuis le début de l’année, consécutives aux recommandations du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) en décembre 2019. Celles-ci portaient sur le taux d’endettement des ménages, la durée d’emprunt et la faible part d’apport personnel, qualifiés de dérives. Les banques avaient dès lors été contraintes d’adopter des bonnes pratiques telles qu’un taux d’endettement strict de 33 % et des prêts inférieurs à 26 ans.
Les taux dopés par la hausse du nombre de renégociations de crédits
Après un mois de novembre 2019 record, tant pour les taux qu’en terme de volume de ventes, les taux moyens affichés en mars 2020 sont passés à 1,19 % puis à 1,31 % en avril. Si les conditions de financement demeurent très attractives, cette hausse rapide et continue a alerté les professionnels de l’immobilier. Mais selon la Banque de France, ce phénomène n’est que la suite logique des très nombreuses renégociations de prêts menées pendant la période de confinement. En contrepartie, le nombre de nouveaux prêts accordés a fortement baissé.
50 %
Et d’ajouter qu’en ne tenant pas compte des renégociations, les taux moyens culminent actuellement à 1,15 %.
Situation temporaire ? L’impact méconnu de la crise du Covid-19 sur le crédit immobilier
Pour la Banque de France, un retour à la normale peut être attendu à partir de juillet. Cette période devrait faire coïncider la relance de la demande de nouveaux prêts immobiliers ainsi que des transactions immobilières.
Mais pour l’heure, certains prévisionnistes se montrent moins optimistes. La France est l’un des pays de la Zone Euro ou le taux d’endettement est le plus élevé, en hausse de 44 points depuis le début des années 2000. Ailleurs en Europe, cette tendance est plutôt à la baisse. En parallèle, l’encours des crédits immobiliers français s’élève à 1 100 milliards d’euros. Or les chiffres du chômage pourraient considérablement augmenter cette année avec la crise liée à l’épidémie de Covid-19.