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L’ACCÈS AU CRÉDIT IMMOBILIER SE DURCIT : DE PLUS EN PLUS DE DOSSIERS REJETÉS

Malgré une légère remontée des taux des crédits immobilier depuis le début de l’année, les conditions de financement restent très favorables. Pourtant, les banques durcissent le ton et de nombreux dossiers se trouvent rejetés. Ceux des primo-accédants et des ménages les plus modestes notamment. Avec la crise du covid-19, le chômage partiel et les incertitudes qui demeurent, certains redoutent de nouvelles exclusions.

Malgré une légère hausse des taux, le crédit immobilier est toujours très attractif

Après deux mois de confinement qui ont considérablement ralenti la demande de crédit immobilier, les emprunteurs sont de nouveau au rendez-vous. Ce malgré une légère hausse des taux en début d’année, confirmée aux mois d’avril et mai.

Il faut dire que les conditions de financement sont toujours très attractives en ce début d’été. En juin, les taux moyens observés sont de 1,20 % sur 15 ans et 1,60 % sur 25 ans. Mais les meilleurs profils d’emprunteurs peuvent même espérer financer leur projet immobilier avec des taux très compétitifs à 0,95 % sur 15 ans et 1,30 % sur 25 ans.

Le nombre de dossiers de crédits rejetés en hausse, les courtiers appelés à sélectionner leurs clients

Reste que de leur côté, les banques ont durci leurs conditions d’octroi. Après les recommandations du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) formulées fin 2019, les établissements financiers doivent désormais composer avec un contexte économique incertain. Prêter de l’argent, qui plus est sur de longues durées, est donc plus que jamais risqué.

6,6 %
Début juin 2020, la part de prêts rejetés est passée de 5,4 % à 6,6 %

Dans ce contexte, de nombreux courtiers ont constaté une hausse du nombre de dossiers de prêts rejetés. Certains ont également reçu des directives de la part de banques partenaires, les invitant à prendre en compte plusieurs critères pour monter un dossier de financement recevable :

  • La catégorie socio-professionnelle, la stabilité professionnelle et l’employabilité des emprunteurs,
  • Le taux d’endettement,
  • La part d’apport personnel,
  • La valorisation des biens,
  • L’épargne restante et le reste à vivre après le financement du projet.

Chômage partiel : faut-il reporter son projet immobilier ?

Alors que plus de 10 millions de salariés ont connu le chômage partiel durant la période de confinement mise en place pour tenter d’enrayer l’épidémie de coronavirus, nombreux sont ceux qui pourraient voir leur activité menacée dans les mois à venir. Dans ce contexte, on est en droit de s’interroger sur l’impact du chômage partiel et d’une baisse de salaire pour les futurs emprunteurs.

Si de nombreuses entreprises ont réussi à maintenir un salaire complet ou à couvrir la différence, pour d’autres en revanche, il est préférable de reporter le projet dans la mesure du possible. Les banques ne réservent pas toutes le même traitement aux salariés concernés mais des feuilles de paie mentionnant un salaire complet apportent davantage de garanties.

Crédit immobilier et secteur d’activité de l’emprunteur : quel impact depuis le confinement ?

A première vue, l’employeur n’est pas un critère pris en compte par les banques pour monter un dossier de demande de crédit immobilier. Mais depuis le confinement et les nombreux cas de chômage partiel, de chômage tout court et de baisse de revenus, les courtiers observent un regain d’intérêt des banques pour l’employabilité des emprunteurs. Parmi les secteurs où la vigilance est de mise on trouve : le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, le transport, le commerce, l’industrie automobile et aéronautique et le milieu artistique.